Bazarurbain à Valencia

Article publiée le 29 septembre 2014

A l’invitation de Mijo Miquel, participation de BazarUrbain au colloque international “Arte y nuevas formas de participación ciudadana” Facultad de Bellas Artes. Universidad Politécnica de Valencia. 30-31 de octubre del 2014. Intervention sur l’implication de la vidéo dans la réflexion sur la transformation des lieux à partir de projets en interaction avec les habitants et les usagers du territoire.

http://arteyparticipacion.blogs.upv.es/

Résumé de l’intervention

Marcher, filmer, projeter
Nicolas Tixier

Que voyons-nous dans nos traversées quotidiennes ? Quel médium permet d’en rentre compte ? Quel média se charge de mettre en partage et en débat ce type de perception et de vécu ? Si les cartes et les plans sont indispensables comme outils de représentation pour le territoire et la ville,  ils peinent à rendre compte de cette dimension dynamique, si naturelle au quotidien, qui consiste à saisir la ville dans la variation de ses ambiances, dans la variété de ses situations.  Si la vidéo apparaît comme l’outil idoine pour cela, cette évidence masque quelques difficultés et nécessite de regarder de plus près les conditions qui permettent de rendre compte par l’image animée de notre ordinaire urbain.

Les 1, 2, 3 octobre 2010, 5 traversées du territoire amiénois ont été réalisées dans le cadre de la consultation sur le projet métropolitain « Amiens 2030 ». Si chaque traversée répondait à un même guide méthodologique (entretiens, observation, captation, carte mentale, etc.), elles étaient par contre organisées autour de thématiques différentes, multipliant les façons de connaître le territoire : au fil de l’eau (territoire liquide), d’un mode à l’autre (territoire de parcours et de réseaux), d’un site à l’autre (territoire de patrimoine ordinaire), transect nord/sud (territoire de savoirs, de productions et de cultures), d’un clic à l’autre (territoire numérique). Ces traversées ont été effectuées en parallèle et se sont conclues par un atelier  collectif. Un vidéaste participait à chacune des traversées. Ils avaient comme consigne de réaliser de courtes séquences qui tentent de saisir à la fois l’activité et le paysage d’un lieu, des fragments du quotidien urbain. L’ensemble des séquences a été déposé sur une carte interactive permettant de les situer et de les ouvrir aux commentaires. Un film de 49 minutes en restitue le contenu thématisé sur lequel un montage de paroles habitantes a été réalisé. L’ensemble, disponible sur internet, a été présenté en réunion publique dans le cadre de la consultation aux élus, techniciens et habitants. La cartographie vidéo de la métropole amiénoise est complétée ensuite par des séquences réalisées lors des suites de l’étude en lien aux propositions de projets. L’enjeu de ces traversées et de ces captations est triple. Il s’agit tout d’abord d’identifier, de saisir, puis de rendre compte des situations paradigmatiques et des situations singulières à l’échelle d’un grand territoire, mais aussi d’entendre le récit qu’en font les habitants, il s’agit ensuite de créer les conditions pour qu’un partage des représentations puisse se faire, il s’agit enfin d’en tirer des principes de projet par situation et parfois d’y puiser les conditions mêmes de sa réalisation.

Suite à cette première expérience amiénoise d’implication de la vidéo dans la réflexion sur la transformation des lieux, d’autres projets et recherches ont été menés, en particulier : Fribourg, le bourg en marches (2014), et Marseille-Aubagne, D-Transect (2014). Toutes se font dans un cadre pluridisciplinaire et en interaction avec les habitants et les usagers du territoire.