Que peut-on attendre de la nature en ville ?

Article publiée le 14 janvier 2015

A la demande de la Direction de l’Aménagement du Développement de l’Environnement et de la Citoyenneté de la Ville de Saint-Martin d’Hères, nous nous sommes interrogés sur les questions de nature en ville. A savoir, comment la nature peut-elle être un vecteur d’initiative collective et comment elle permet à l’homme de retrouver un lien à […]

A la demande de la Direction de l’Aménagement du Développement de l’Environnement et de la Citoyenneté de la Ville de Saint-Martin d’Hères, nous nous sommes interrogés sur les questions de nature en ville. A savoir, comment la nature peut-elle être un vecteur d’initiative collective et comment elle permet à l’homme de retrouver un lien à son environnement au sens large du terme ?

Pour permettre un débat, nous nous sommes posés deux questions. Tout d’abord, mais qu’est donc ce que nous appelons nature en ville ? Puis, nous nous sommes demandés, à travers des travaux auxquels nous avons participé, soit en tant que projeteur, soit en tant que parties prenantes d’une évaluation de projets, comment la nature avait été abordée et ce qu’elle apporte. C’est à l’appui de ces exemples que s’est déroulée la présentation (cf. diapositives ci-jointes).

Ensuite, un débat dont les termes sont ici synthétisés par la Ville de Saint-Martin-d’Hères.

Nature ?

Ce mot vient du latin natura signifiant “ce qui existe depuis la naissance” ; il évoque donc à ce qui est dans son état natif, c’est-à-dire qui n’a pas été modifié depuis sa naissance.

Le mot naturel qualifie effectivement parfois un objet ou une substance qui n’a pas été transformé, mélangé ou altéré par un artifice quelconque. Par extension, il désigne aussi un comportement spontané (comme dans l’expression “ayons l’air naturel”).

Mais le sens le plus courant est très éloigné du sens étymologique, car le plus souvent la nature désigne un ensemble de phénomènes et de situations qui peuvent être fortement évolutifs mais dont la transformation n’est pas essentiellement le fait de l’homme.

Aujourd’hui, l’on qualifie souvent de nature, des éléments (montagnes, champs, arbres, prairies, plantes…) qui sont des éléments vivants dont effectivement la vie et la transformation ne dépend pas essentiellement de l’homme. La nature, la grande nature, la nature primaire (ex. forêts primaires) n’existe pas ou plus.

En ville, la nature, c’est finalement presque tout ce qui est vivant en dehors de l’être humain, c’est ce qui apporte du changement, de la vie par rapport à des masses bâties plutôt stables. C’est ce qui peut nous permettre de se sentir vivants, qui va faire varier notre environnement et rompre avec la monotonie.

 

Ce que la nature nous apporte

Quels sont les éléments de nature qui peuvent apporter un changement qui différencie la vie d’un jour sur l’autre, d’une saison à l’autre ; quels sont ces éléments vitaux ?

  • Les saisons
  • La pluie
  • La neige, sur le Vercors, Belledonne, la Chartreuse, dans les rues
  • Les arbres sur l’espace public, dans un jardin, leur floraison.
  • L’air, frais, froid, glacial, chaud, tiède, brûlant
  • Le vent
  • Les plantes, les parterres, les pelouses
  • Les champs
  • Les pelouses, buttes d’un parc…

Tous ces éléments apportent du/un changement certes, apportent une poésie ; indiquent des changements météo, des changements saisonniers, sur lesquels l’on n’a pas des prise. Des changements qui sont plutôt subits, qu’ils nous procurent des agréments ou des désagréments. Ils sont le fait 1/ soit de techniciens (le changement des parterres de fleurs, la taille des arbres en automne), 2/ des agriculteurs, soit le fait de 3/ « la nature ».

 

Peut-on attendre plus de la nature ?

Si l’on regarde les exemples retenus, il est possible « d’aller très loin » grâce à la nature. La ville deviendrait certes, plus « appropriable et plus supportable » pour les humains mais en plus grâce à des technologies naturelles, l’impact même de la ville vient à diminuer et la ville pourrait rentrer dans un cercle écologique vertueux. Des modèles économiques, des modes d’être ensemble pourraient même doucement changer.

1.    Un partage des responsabilités entre collectivités et citoyens

Si l’on peut s’approprier des lieux, même temporairement alors les responsabilités de la gestion, de la vie, de l’entretien de l’espace public se partagent. Là où les citoyens ont habituellement peu de prise et de possibilité d’expression, ils ont enfin la chance de voir quelque chose déboucher car les cycles de croissance de la nature font que l’on voit des choses rapidement. Et cela, sans compter les liens qui se créent lorsque les choses se font.

  • Appropriation temporaire d’une place en attente d’un nouveau dessin. Plantations, lieu d’échanges entre voisins + plantations spontanées diverses au pied des arbres, des murs de bords de voirie…)

ex. L’îlot d’Amaranthe

  • Appropriation, embellissement et partage de la gestion et des récoltes grâce au concept des incroyables comestibles

ex. Incroyables comestibles

 

2.    Une mobilisation des sens et du corps

Il y a du plaisir à mobiliser son corps, à sentir les éléments naturels :

  • Jouer dans l’espace public
  • Prendre enfin le soleil au printemps, capter une brise en été
  • Avoir une meilleure santé et forme physique grâce à la marche, footing, jardinage
  • Accéder progressivement par un réseau de cheminements à d’autres lieux de nature
  • Avoir du plaisir à être actif
  • Etre au contact plus direct de la terre, des légumes, des fruits, des fleurs, une rose qui sent bon

Ex. Cheminements vers des lieux de plus grands nature, lieux de footing (ex. Annemasse Ma Ville Demain)

Ex. Jardinage / Jardin, privés ou collectifs / vergers / lieu d’évasion / de sociabilité / un lieu ou l’on a une prise sur ce qui se créée, un lieu ou l’on récolte ce que l’on a planté

 

3.    Une pression humaine sur l’environnement qui s’allège

  • Limiter les îlots de chaleur (façades végétales, cœurs d’îlots plantés) et création de lieux de fraîcheur (ex. Annemasse Ma Ville Demain)
  • Gestion « naturelle » des eaux de pluie, récupération d’eau, arrosage des
  • Quartiers durables (ex. Annemasse Ma Ville Demain)
  • Circuits courts
  • Un retour vers des cycles, des recyclabilités
  • La production de légumes, la cueillette, la grapille, la confiture (ex. incroyables comestibles)
  • La récupération d’eaux de pluie pour l’arrosage
  • Compostage des déchets
  • Une ressource économique (on a plus de temps, on dépense moins)
  • Insertion de populations en difficulté
  • Epuration

4.    Une ressource

  • Un retour vers des cycles, des recyclabilités
  • La production de légumes, la cueillette, la grapille, la confiture (ex. incroyables comestibles)
  • La récupération d’eaux de pluie pour l’arrosage
  • Compostage des déchets
  • Une ressource économique (on a plus de temps, on dépense moins)
  • Insertion de populations en difficulté
  • Epuration

Ville et nature