Caravanserail, n°1, printemps 2019, une revue de BazarUrbain

Article publiée le 23 août 2019

Voici le premier numéro de la revue Caravansérail, mûrie depuis de longs mois au sein de notre collectif. A l’approche de notre vingtième anniversaire, nous avons souhaité partager une part de nos expériences collectives. A cette fin, nous avons eu envie de sortir du cadre des commandes scientifiques, pédagogiques ou des maîtrises d’ouvrages.

Caravanserail
Une revue de BazarUrbain
n°1 printemps 2019

utopie

128 p. relié – 12 €
éditorial
Construire nos cadres

par Suzel Balez et Xavier Dousson

Chère lectrice, cher lecteur,

Vous tenez entre les mains le premier numéro de la revue Caravansérail, mûrie depuis de longs mois au sein de notre collectif BazarUrbain.

A l’approche de notre vingtième anniversaire, nous avons souhaité partager une part de nos expériences collectives. à cette fin, nous avons eu envie de sortir du cadre des commandes scientifiques, pédagogiques ou des maîtrises d’ouvrages. Nous avons repris certains de nos travaux pour les relire, les questionner collectivement et les exposer. Beaucoup de réflexions se poursuivent en effet d’un projet à l’autre, tout en étant difficilement valorisables dans le cadre des commandes.

Nous travaillons dans le système de production des espaces aménagés, en France et parfois à l’étranger, en répondant à des appels d’offres publics et en travaillant avec les partenaires habituels du projet urbain et/ou architectural. Comme beaucoup, nous observons bien que ce système n’est pas exempt de défauts. Nous pensons simplement – c’est une de nos grandes ambitions -, que ce que nous portons, sans être heureusement les seuls, mériterait de s’insérer dans les logiques actuelles de fabrique de la ville. Cependant nos pratiques (l’attention à l’ordinaire urbain, le recueil et la prise en compte de la parole habitante, la production et le partage des représentations, la recherche des écologies locales, la mise en débats des propositions, etc.) restent marginales. Elles se déploient dans le système et, nous l’espérons, l’orientent utilement. Elles demeurent toutefois inhabituelles, ponctuelles, souvent précaires et, surtout, portent en elles le risque d’être instrumentalisées à d’autres fins que celles pour lesquelles elles ont été imaginées ou tout simplement oubliées.

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Depuis quelques années, nous réfléchissions à la possibilité d’arrimer nos réflexions collectives à d’autres formes de publications que celles que nous éditons dans le cadre de nos projets et de nos participations à des productions scientifiques ou pédagogiques.

Cette revue que nous élaborons déjà depuis quelques temps, se veut un lieu de débat et de présentation de nos actions, mais pas seulement. Nous avons eu la chance de côtoyer de nombreuses situations de projet et de nombreuses personnes et nous voudrions rendre compte des répercussions heureuses ou non de ces expériences et rencontres, des enrichissements, des déceptions et des questionnements qu’elles ont suscités chez nous. En ces temps de crises, nous souhaiterions aujourd’hui, sans tomber dans l’hagiographie (ou, pire encore, la monographie !), publier ce qui a du sens pour nous et au-delà de nous. Dire ce qui est impossible à formuler dans le cadre des projets, relayer autrement ce que nous cherchons parfois à exprimer méthodiquement, construire un monde de papier exprimant nos visions plurielles, clarifier nos postures pour déconstruire les récupérations possibles et éviter au mieux les déformations possibles, exposer nos affinités et nos dettes, redire nos attentes pour le monde qui vient ; donner à voir aussi des documents visuels que nous n’exposerions pas dans un cadre plus institutionnel, etc.

Cet espace d’exposition et de débat – puisqu’il s’agit, au fond, de cela – est notre ambition collective du moment. Nous l’avons nommé « Caravansérail » car ce nom semblait propre à transmettre l’esprit de cette revue. Abri, refuge et lieu de ressourcement pour marchands, pèlerins et étrangers, leurs montures et leurs marchandises, le caravansérail est propice à des rencontres et échanges entre voyageurs au long cours.

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Chaque numéro sera construit autour de « textes », souvent inédits et/ou remaniés pour la publication, de « dossiers », qui en formeront le cœur et en orienteront l’esprit, et de « portfolios » qui donneront une place plus substantielle à une production visuelle (photographies, cartes, dessins, etc.) en résonnance avec le dossier présenté.

Les dossiers, longues enquêtes ou moments intenses restitués, seront accompagnés de « contrepoints », comme autant de compléments utiles et/ou poétiques à la compréhension, comme autant de visions différentes pour approcher la complexité des situations présentées.

Enfin, chaque livraison de la revue s’achevera par un « portrait » ou un « hommage » à une personne importante pour le collectif, mentor, ami(e), témoin, … Une manière pour nous de dire nos dettes et nos affections.

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Dans ce premier numéro, vous trouverez donc tout d’abord un texte qui nous présente, décrit notre fonctionnement, quelques-unes de nos méthodes et leurs attendus.

Ce texte est suivi d’un dossier inédit, issu des retranscriptions d’une journée de rencontre entre les concepteurs d’origine de la Villeneuve de Grenoble et l’équipe de conception de l’époque de la rencontre (février 2010) à laquelle participait BazarUrbain. La notion d’utopie, au cœur de ce dossier, accompagne nos réflexions et fait l’objet d’interprétations diverses par les multiples acteurs dont nous avons recueilli la parole. Plusieurs contrepoints, inédits ou confidentiels, le complètent : reproductions de cartes postales de La Villeneuve de la collection de David Liaudet, dessins de Claude Fourmy, documents d’archives du projet urbain antérieur de l’architecte Henry Bernard et texte de Michel Corajoud.

Le portfolio de ce numéro est consacré au magnifique travail photographique effectué à la Villeneuve de Grenoble par Honoré Parise dans les années soixante-dix, lors de la construction du quartier de l’Arlequin et durant ses premières années de fonctionnement. Ces photographies en couleur, récemment redécouvertes, offrent une vision rutilante et joyeuse de La Villeneuve, aux antipodes de certaines représentations contemporaines des lieux. Elles nous ont semblé le véhicule idéal pour accompagner les propos tenus, dans ce numéro, sur les débuts de ce quartier.

à ce sujet, le quartier de la Villeneuve sera un objet récurent des prochains numéros car il est le lieu de convergence d’une multitude de nos projets ayant permis, sur un temps long, d’y revenir régulièrement. C’est sans doute l’endroit que nous connaissons le mieux collectivement.

Enfin un hommage à Jean-Yves Petiteau (1942-2015), sociologue, dont les idées et les paroles continuent à nous éclairer, clôture ce premier numéro.

Bonne lecture !

Caravansérail 01-Couv light

Ce numéro contient :

Un texte collectif présentant BazarUrbain, un hommage à Jean-Yves Petiteau et un vaste dossier sur la Villeneuve de Grenoble, intitulé « Rétroprospective », exposant les échanges tenus l0 février 2010 entre les concepteurs d’origine du quartier (AUA, architectes d’opération, maîtrise d’ouvrage) et l’équipe de maîtrise d’œuvre à l’époque retenue pour sa rénovation (Interland, Lacaton & Vassal, BazarUrbain). Ce dossier est ponctué de plusieurs « contrepoints » qui sont autant de compléments utiles et/ou poétiques, autant de visions différentes pour approcher la complexité de la Villeneuve de Grenoble (textes, documents d’archives, dessins inédits, photographies historiques et contemporaines, etc.). Il est également accompagné d’un portfolio de vues du quartier réalisées par Honoré Parise dans les années soixante-dix.

Contenu des prochains numéros :

L’itinéraire de Jean-François Augoyard à la Villeneuve de Grenoble, un recueil des paroles habitantes à la Villeneuve de Grenoble…

Pour recevoir le numéro 1 de Caravanserail :

  • Par voie postale : Envoyer un chèque de 15 euros (12€ + 3€ de frais de port) à l’adresse suivante : S. Balez / BazarUrbain 259 avenue Victor Hugo 26000 Valence.
  • A Grenoble à la Librairie Les Modernes, 6, rue Lakanal – 38000 Grenoble
    téléphone : 366 (0)4 76 27 41 50 / http://www.lesmodernes.com
    ouverture : mardi, mercredi, jeudi de 10h à 13h et de de 14h à 19h
    vendredi et samedi de 10h à 19h non stop.
  • A Paris à la Librairie Volume, 47, rue Notre-Dame de Nazareth Paris 3e
    M° République / Temple / Arts & métiers / Strasbourg-Saint-Denis
    téléphone : +33 (0)1 85 08 02 86 / contact@librairievolume.fr
    ouverte du mardi au vendredi de 11h30 à 20h00 et le samedi de 11h30 19h00

Première recension : http://archipostalecarte.blogspot.com/2019/06/caravenserail-lutopie-dune-revue.html