L’actuel et l’à venir

Villeurbanne, 2019-2020

Etude des usages des espaces extérieurs de la copropriété Saint-André

Métropole de Lyon,  DDUCV (Julie Moncorgé)

BazarUrbain (Marie-Christine Couic et Jean-Michel Roux), WZa (Loïc Grappin et Benoît Boronat)

Description du projet
La copropriété́ Saint-André est située dans le quartier des Brosses (Villeurbanne), à proximité de Bron et de Vaulx-en-Velin, en bordure extérieure du boulevard périphérique Laurent Bonnevay. L’ensemble immobilier a été́ livré entre 1963 et 1965.

Implantée sur un terrain privé d’environ 6,4 hectares, la copropriété Saint-André comprend 10 bâtiments de type « barre » (deux R+10, sept R+4, un R+1). Cette copropriété́ est l’une des plus importantes de l’agglomération lyonnaise, avec 2 200 habitants au total. Elle joue un rôle fondamental dans le parcours résidentiel des ménages. Saint André fait partie des principaux foyers d’accession sociale privée du territoire communautaire, au cœur de la deuxième plus grande ville du Grand Lyon.

Cette copropriété s’inscrit dans un contexte urbain en forte mutation comme les projets ZAC  Carré de Soie, Médipôle, Autre Soie, évolution du foncier Alstom. Ce contexte est favorable pour consolider une évolution positive de la Résidence.

La copropriété́ est constituée de 631 appartements répartis sur 9 bâtiments, de 8 locaux commerciaux (550 m²), 6 équipements publics (810 m² Ville : Crèche, espace J. Baker, antenne de OVPAR,  SIAD, salle de réunion), 125 parkings souterrains situés sous le bâtiment K, 675 places en surface et 84 boxes, d’un local pour le conseil syndical et permanence du syndic, d’espaces verts, des places de stationnement et des voies de circulation et d’un square municipal en cœur de résidence.

La taille de cette copropriété induit une gestion complexe dans son fonctionnement quotidien, mais également un coût important de maintenance des espaces extérieurs. Son emprise privée tout comme son usage à caractère public confrontent les copropriétaires à des difficultés importantes en matière de gestion : problèmes de tranquillité publique, de gestion des déchets, de stationnement sauvage, etc.

La copropriété Saint André à Villeurbanne fait l’objet d’un plan de sauvegarde, délibérée le 24 juin 2019 par la métropole de Lyon pour une durée de 5 ans. Ce plan de sauvegarde vise à la fois la réhabilitation du bâti de la copropriété, la pérennisation de son fonctionnement, l’assainissement de sa gestion, sa réorganisation foncière et juridique ainsi que la requalification des espaces extérieurs. Une scission de la copropriété est demandée par le Préfet afin d’en faciliter la gestion ultérieure.

Il est demandé à l’équipe (BazarUrbain chef de projet et WZa) de réaliser une étude sociologique des espaces extérieurs de la copropriété Saint-André.

L’objectif de cette mission étant de réaliser une étude sociologique des pratiques et des usages des espaces extérieurs et d’apporter un complément aux études de programmation préalables à l’aménagement du secteur objet de la commande.

L’étude sociologique alimente le projet de résidentialisation et de scission de la copropriété demandée par le Préfet et le programme de transformation et de la requalification des espaces et permet de caractériser les usages, les ambiances actuelles et les potentialités d’évolution. Elle fait ressortir la multiplicité des fonctions des espaces de la copropriété, la diversité des pratiques et des usages ainsi que leur répartition différentielle et les flux. L’étude des usages s’intéresse autant aux comportements qu’aux intentions et motivations qui les accompagnent ainsi qu’aux besoins individuels et collectifs qui les sous-tendent. Elle faire apparaître et explicite les fonctions, les usages et les ambiances susceptibles d’être affirmés et développés dans le programme d’aménagement.

Enfin, elle permet d’identifier les leviers utilisables favorisant l’usage des espaces extérieurs améliorant la qualité de vie et les relations sociales dans les espaces extérieurs.

Saint andre 2

Intérêt du projet
L’intérêt de ce projet réside à la fois dans sa complexité et l’interdisciplinarité nécessaire. Comment répondre à la fois aux besoins de sécurisation des résidences et du stationnement, scinder la copropriété, envisager l’évolution des commerces et équipements situés en son cœur, offrir des espaces de jeux publics et faire évoluer les représentations des copropriétaires qui étaient chez eux jusque-là afin qu’un quartier de ville ouvert sur l’extérieur et ayant un rôle à jouer à différentes échelles, puisse advenir avec ses voiries publiques, ses commerces, ses équipements, ses jeux, ses cheminements ?

Plusieurs diagnostics parallèles ont été réalisés. Ils concernant les commerces, le stationnement, le fonctionnement des immeubles et les espaces extérieurs.

Après le travail l’analyse précise des usages des espaces extérieurs de la copropriété et après avoir porté une attention aux représentations des copropriétaires sur leur copropriété et leurs envies d’espaces publics, de commerces et services et de résidentialisation notre équipe a élaboré deux scenarii heuristiques d’organisation des espaces extérieurs.

Ces deux scenarii proposent des espaces publics et des espaces résidentialisés et une scission de la copropriété afin de travailler de façon collégiale avec la maîtrise d’ouvrage et ses différentes AMO sur le sujet (AMO commerces, mobilités, sauvegarde, notaire, géomètre, composition urbaine) ; ils permettent de prendre en compte les usages, leurs besoins d’évolution et l’état d’esprit des copropriétaires.

Le scenario d’évolution des espaces extérieurs et du devenir des zones publiques ou ouvertes au public (commerces, équipements, aires de jeux) qui émergera du travail collégial réalisé sous forme d’atelier avec les autres équipes d’assistance à maîtrise d’ouvrage sera finalisé par une équipe études urbaines et proposé à discussion à la copropriété pour des échanges avec eux et l’accompagnement de leur décision.